Zafar Bhatti est désormais détenu sous haute sécurité en raison des risques liés aux groupes extrémistes.
Le Pak Institute for Peace Studies (PICS), groupe de réflexion pakistanais composé d’universitaires et de journalistes pakistanais, a publié son rapport annuel.
Il y révèle que les attaques terroristes à motivation ethno-nationaliste et religieuse ont augmenté de 42% en 2021 par rapport à 2020. Le nombre de victimes a quant à lui augmenté de 52%. Lors d’une conférence de presse, le groupe de réflexion a dénoncé la recrudescence de la violence terroriste, notamment liée aux groupes extrémistes violents, parmi lesquels le Tehreek-e-Labbaik Pakistan (TLP). Le Pak Institute for Peace Studies a également déploré des incidents liées à la violence de la foule, sur la base de la foi.
C’est dans ce contexte que vient d’être annoncé que la peine de Zafar Bhatti, chrétien condamné à la perpétuité pour avoir envoyé des SMS blasphématoires, vient finalement d’être condamné à mort par le tribunal d’instance pakistanais de Rawalpindi.
Le chrétien de 58 ans, qui a toujours affirmé son innocence, est désormais détenu sous haute sécurité en raison des risques liés aux groupes extrémistes.
Selon Nasir Saeed, directeur de CLAAS-UK, organisation qui défend la famille de Zafar Bhatti, il s’agit de « l’un des cas d’emprisonnement les plus longs ». Il dénonce une législation sur le blasphème « oppressive et fréquemment mal utilisée ».
« La situation continue de se détériorer et les minorités vivent sous une menace constante car le gouvernement n’a pas réussi à protéger les minorités religieuses au cours des dernières années, exacerbant les divisions religieuses existantes et créant ainsi un climat d’intolérance religieuse, de violence et de discrimination contre les groupes minoritaires vulnérables dans le pays, y compris les ahmadis, les hindous et les chrétiens. Au cours de la dernière année, plusieurs cas de blasphème ont été enregistrés contre des hindous, des chrétiens et même contre des musulmans, sur simple soupçon. »
M.C.